Otages ?
Entendu sur les ondes, à plusieurs reprises, le mot "otage".
C'est une manie chez les journalistes d'interviewer des usagers des transports en commun et de glisser le mot "otage".
Non , aujourd'hui vous n'êtes pas pris en otage.
Que vous soyez pour le grève, contre la grève, vous allez perdre, peut-être une journée, vivre des moments un peu plus difficiles, mais vous ne serez pas pris en otage.
Car, jusqu'à preuve du contraire, c'est votre petite vie au quotidien qui va subir quelques petites inconséquences. Et ce soir, demain, vous pourrez reprendre "tranquillement" votre vie de tous les jours. Sans autre faille que cette petite déconvenue du 18 Octobre 2007.
Mais à aucun moment vous n'aurez été pris en otage.
Car ce mot est trop fort, pour le comparer à votre situation d'aujourd'hui.
Car ce mot correspond à une triste réalité qui ne s'applique nullement à nos petits soucis du jour.
Être otage, c'est se retrouver devant un peloton d'exécution et mourir en pleine jeunesse, comme un certain résistant, Guy Mocquet.
Être otage, c'est ne plus vivre dans le jour, ne plus parler, ne plus respirer.
Être otage, c'est être dans la non-vie, à la portée de salopards qui disposent sur vous de la vie comme de la mort.
Être otage, c'est la négation absolue de l'existence.
Alors, merci de ne plus employer ce mot "otage" pour parler de petits ennuis du jour.
Merci pour tous ceux qui sont actuellement otages dans la vraie vie.
Merci de ne pas utiliser ce mot "otage" pour ne pas insulter Ingrid Betancourt, qui, elle, oui, peut revendiquer le mot "otage" car cela fait si longtemps, que le mot liberté n'a plus aucun sens pour elle.