SCHIZOPHRENIE DEROUTANTE

Publié le par Igliros




Jacquou le Croquant commence d'une manière admirable: on suit la vie du petit Jacquou, la mort de son père (Dupontel, fantastique, à son habitude) sa rencontre avec sa future bien-aimée, la mort de sa mère, la rencontre avec ses amis et avec le bon abbé (Olivier Gourmet, dans un rôle pas assez bon pour lui...). Cette première partie est très bonne. La lumière est assez incroyable (la scène où sa mère lui montre le château du comte, sous la pluie et les éclairs...), pas non plus digne des grands, mais pour un film dont on n'attend pas énormément, on est surpris, très agréablement. Mais l'étonnement vient surtout du scénario, de la profondeur du personnage principal. Personnellement, à ce moment, j'étais bluffé par un tel travail pour un tel film. L'enfance de Jacquou est vraiment bien menée, on ressent de la douleur, de la peur, de la compassion, chose de plus en plus rare dans les films d'aujourd'hui...
Mais bien sûr, le film ne pouvait pas continuer aussi bien... Dès que Jacquou devient adulte, c'est le drame. Plus de belle lumière, plus de compassion, de peur, simplement beaucoup d'ennui... Une histoire qui tourne en rond, un Ulliel perdu dans un rôle pas terrible, des rebondissements improbables dignes d'une grosse production américaine, une fin interminable, la caméra semble hésitante, filme sans conviction, tout cela devient long... Le film perd tout son charme, on oublie presque le début, pour ne se souvenir que du pire...
En deux mots : Boutonnat nous livre un film d'une schizophrénie incroyable, alternant le (presque très) bon, et la nullité. Un joli gâchis.

JACQUOU LE CROQUANT, de Laurent BOUTONNAT
Avec Gaspard ULLIEL, Marie-José CROZE, Albert DUPONTEL, Olivier GOURMET...
2h35
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