JE VOUS PLAINS, VOUS QUI ...
Vous qui n'avez jamais aimé, je vous plains. Oui, je vous plains vraiment.
Oh, bien entendu, vous n'avez pas souffert , ni pleuré, ni hurlé votre douleur lorsque l'amour fuyait...
Vous n'avez pas eu de nuits solitaires, rongé de l'intérieur à vous retourner dans vos draps moites.
Vous n'avez pas connu l'angoisse de l'attente à compter les jours, les heures et les secondes sans elle, sans lui...
Vous n'avez pas, imprimés dans votre corps, les stigmates du désir brûlant.
...
Mais alors ?
...
Mais alors, vous ne possédez pas non plus ces mille petits riens qui vous envoient au ciel pour l'éternité.
Mais alors, vous ne connaissez pas le bonheur d'un regard, d'un frôlement, d'un baiser esquissé du bout des doigts, d'un silence enfiévré.
Mais alors, vous ignorez le coeur battant soudain plus fort, pour un sourire, un simple mot sur une feuille blanche, un rendez-vous arraché au quotidien....
...
Oui, vraiment, je vous plains, vous qui n'avez jamais aimé ...