MORT D'EDOUARD STERN : UN CRIME PASSIONNEL SI PRATIQUE

Publié le par paul a. cuenca



Le 1er Mars 2005, en début d’après-midi, une nouvelle fait l’effet d’une bombe dans les médias. Le banquier Edouard Stern vient d’être retrouvé mort dans la chambre à coucher de son appartement de Genève, dans le quartier des Eaux-Vives. Edouard Stern n’est pas n’importe quel banquier. 38 éme fortune française, il est aussi l’ami intime du couple Sarkozy…
Dès la découverte du corps, une nouvelle va faire le tour du monde : le corps du banquier est vêtu d’une combinaison latex.  Les phantasmes les plus extravagants vont alimenter les rédactions de la planète. Parallèlement, le monde de la finance va connaître quelques soubresauts. On parle, de Londres à New York, d’Hong Kong à Paris d’un contrat émanant de la mafia russe…
Face à cette agitation, le juge chargé de l’enquête, Michel-Alexandre Graber suit une piste plus simple : la maîtresse du banquier, Cécile Brossard. Une Française de 36 ans, qui est entrée dans l’intimité du banquier, quatre ans auparavant.
Le 15 mars suivant, la jeune femme est arrêtée. Très rapidement elle passe aux aveux : c’est bien elle qui a assassiné son amant de quatre balles de 9 mm. Les policiers retrouvent l’arme du crime, un Smith & Wesson, dans le lac Léman.
Un crime passionnel qui tombe à pic. Pas question pour le juge d’aller au-delà de cette simple évidence… Il sait que le dossier est sensible.
Pourtant, deux journalistes de la Tribune de Genève, Valérie Duby et Alain Jourdan, vont se lancer dans un long travail minutieux d’enquête. A la suite de cette enquête, ils publient un livre « Mort d’un banquier ». Mais le livre est bloqué durant trois mois par la justice suisse… Il sort cette semaine en librairie.
Les auteurs de « Mort d’un banquier » rappellent qu’Edouard Stern était un ami intime de Nicolas et Cécilia Sarkozy. Il était même l’une des rares personnes à posséder l’ensemble des numéros personnels du ministre. Au moment où l’affaire Cleartsream démarre, c’est lui qui explique au Ministre de l’Economie et des Finances, les délicats mécanismes de la Chambre de compensation luxembourgeoise…
Autre révélation du livre, on apprend qu’au moment de sa mort, Edouard Stern a perdu plusieurs millions d’euros en investissant, malencontreusement, dans le groupe chimique Rhodia… Et que, fou de rage de s’être fait « plumé » il a déposé plusieurs plaintes contre les anciens administrateurs du groupe, dont un certain Thierry Breton, le tout nouveau ministre de l’Economie…
Edouard Stern semble déranger le monde de la finance et de la politique… Il fait peur. Il est peut-être l’homme à abattre…
C’est ainsi que les aveux de sa jeune maîtresse tombent à pic…
C’est ainsi que l’on peut comprendre le déchaînement médiatique qui a suivi la mort du banquier. Edouard Stern fut présenté sous des angles peu flatteurs : autoritaire, pervers, cynique, arrogant…
Son avocat, Me Marc Bonnant, parle alors « d’un torrent de boue qui se déverse » sur son client.
Après l’émoi suscité par sa mort, on apprend très vite que Cécile Brossard a tiré sur son amant « parce qu’ elle était soumise à un processus de perversion et de harcèlement… »
De victime, le banquier Edouard Sten est passé rapidement au statut d’accusé…
D’où cet acharnement médiatique auquel nous avons assisté où le corps revêtu d’une fine couche de latex permettait toutes les suppositions malsaines. Une manière efficace pour botter en touche certaines affaires plus compromettantes…Si ce n’était ce livre, « Mort d’un banquier » qui tente d’aller un peu plus loin dans la recherche de la vérité…

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