ONZE MILLE EUROS PAR JOUR
La France aime les hommages. La France est une grande nostalgique. Pour preuve, la soirée de mercredi dernier au Stade de France. 60.000 spectateurs étaient réunis pour assister à un « matchouil » de seconde zone opposant les Bleus à la Grèce… Quoi, 60.000 spectateurs pour un match sans importance ?
Mais non ! Ils étaient tous venus pour… Pour ? POUR L’HOMMAGE !
Mais un être sensé pourrait poser la question de savoir en quel honneur un tel hommage. Car, même si le foot n’est pas son sport préféré, il lui semble que dernièrement, à l’occasion de la Coupe du Monde en Allemagne, la France ne figurait pas en haut des marches…
Oui, alors ?
Une question stupide balayée d’un revers de main par les footeux.
Mercredi, le monde du foot fêtait avec brio les champions du Monde et d’Europe…
- Ah bon, nos bleus ont été sacré champions d’Europe cette année ?
- Pauvre nul, tu n’y es pas. 2006 on s’en fout ! Tu comprends, mec, on s’en tape le coquillard. Nous, les amoureux du ballon rond, mercredi, au Stade de France on faisait la fête en rendant un hommage solennel à la « génération Barthez-Zidane » !
- Ah ! Vous rendiez hommage aux perdants des deux dernières coupes du Monde ?
L’homme me regarde d’un mauvais œil. Je le sens prêt à m’en coller une. Mais, nous sommes dans le beau monde. Il sait se tenir…Même s’il n’apprécie guère mon humour corrosif.
- Tu ne comprends rien à notre monde ! Tu parles du passé… Nous mercredi, on fêtait les victoires de 1998 et 2000 ! Tu entends ! Quand nous fûmes CHAMPIONS DU MONDE ET CHAMPIONS D’EUROPE !!! Ce sont les seules dates qui comptent !!!
J’étais dubitatif. Me faire traiter d’homme du passé par cet admirateur inconditionnel des Barthez, Zidane et consorts parce que j’ai le culot de remonter à … cette année ! Mais je possédais une arme terrible, une arme fatale. Je la ruminais en mon for intérieur depuis quelques longues minutes…
- Tu sais combien gagne Zidane ?
- Ben, je m’en fous. C’est pas important…
- Enfin, pas important… pas important… Allez je vais te dire le chiffre car c’est un peu dur à avaler…
- Mais, tu peux me dire n’importe quel chiffre…
- ONZE MILLE EUROS PAR JOUR !
- Tu déconnes ?
- Absolument pas ! 11.000 euros fois 365 jours…
- Ben merde…
Mon bonhomme en face de moi a failli s’étrangler… Il est livide… Je sens son cerveau se transformer en gigantesque calculette… Je pousse l’estocade un peu plus en profondeur.
- Et en plus sa fortune personnelle s’élève à un peu plus de 80 millions d’euros…
Il me regarde droit dans les yeux. Ouvre la bouche. La referme. Cherche ses mots. J’esquisse un petit sourire de connivence. Je sais que je l’ai désarmé. Qu’il regrette peut-être sa soirée d’hommage au Stade de France…
- Ouais, peut-être, mais Zizou je l’ai vu à la télé la semaine dernière au Bangladesh… Et tu sais ce qu’il faisait là-bas, hein ?
- Non ?
- Il défendait les déshérités.Oui, tu entends bien, les déshérités…
Sur cette dernière phrase de solidarité, mon copain m’a planté comme un mal propre. Je l’avais atteint dans sa dignité footballistique. Je venais d’apprendre qu’il y avait des sujets graves actuellement sur lesquels il ne fallait pas plaisanter… Je le regardais monter dans sa voiture, une vieille caisse pourrie… Il allait rejoindre sa petite famille dans une cité que l’on dit « sensible ». Demain il se lèverait de bonne heure pour partir au boulot. Un boulot de merde, comme il dit, un boulot à 1.100 euros par mois…
Mais non ! Ils étaient tous venus pour… Pour ? POUR L’HOMMAGE !
Mais un être sensé pourrait poser la question de savoir en quel honneur un tel hommage. Car, même si le foot n’est pas son sport préféré, il lui semble que dernièrement, à l’occasion de la Coupe du Monde en Allemagne, la France ne figurait pas en haut des marches…
Oui, alors ?
Une question stupide balayée d’un revers de main par les footeux.
Mercredi, le monde du foot fêtait avec brio les champions du Monde et d’Europe…
- Ah bon, nos bleus ont été sacré champions d’Europe cette année ?
- Pauvre nul, tu n’y es pas. 2006 on s’en fout ! Tu comprends, mec, on s’en tape le coquillard. Nous, les amoureux du ballon rond, mercredi, au Stade de France on faisait la fête en rendant un hommage solennel à la « génération Barthez-Zidane » !
- Ah ! Vous rendiez hommage aux perdants des deux dernières coupes du Monde ?
L’homme me regarde d’un mauvais œil. Je le sens prêt à m’en coller une. Mais, nous sommes dans le beau monde. Il sait se tenir…Même s’il n’apprécie guère mon humour corrosif.
- Tu ne comprends rien à notre monde ! Tu parles du passé… Nous mercredi, on fêtait les victoires de 1998 et 2000 ! Tu entends ! Quand nous fûmes CHAMPIONS DU MONDE ET CHAMPIONS D’EUROPE !!! Ce sont les seules dates qui comptent !!!
J’étais dubitatif. Me faire traiter d’homme du passé par cet admirateur inconditionnel des Barthez, Zidane et consorts parce que j’ai le culot de remonter à … cette année ! Mais je possédais une arme terrible, une arme fatale. Je la ruminais en mon for intérieur depuis quelques longues minutes…
- Tu sais combien gagne Zidane ?
- Ben, je m’en fous. C’est pas important…
- Enfin, pas important… pas important… Allez je vais te dire le chiffre car c’est un peu dur à avaler…
- Mais, tu peux me dire n’importe quel chiffre…
- ONZE MILLE EUROS PAR JOUR !
- Tu déconnes ?
- Absolument pas ! 11.000 euros fois 365 jours…
- Ben merde…
Mon bonhomme en face de moi a failli s’étrangler… Il est livide… Je sens son cerveau se transformer en gigantesque calculette… Je pousse l’estocade un peu plus en profondeur.
- Et en plus sa fortune personnelle s’élève à un peu plus de 80 millions d’euros…
Il me regarde droit dans les yeux. Ouvre la bouche. La referme. Cherche ses mots. J’esquisse un petit sourire de connivence. Je sais que je l’ai désarmé. Qu’il regrette peut-être sa soirée d’hommage au Stade de France…
- Ouais, peut-être, mais Zizou je l’ai vu à la télé la semaine dernière au Bangladesh… Et tu sais ce qu’il faisait là-bas, hein ?
- Non ?
- Il défendait les déshérités.Oui, tu entends bien, les déshérités…
Sur cette dernière phrase de solidarité, mon copain m’a planté comme un mal propre. Je l’avais atteint dans sa dignité footballistique. Je venais d’apprendre qu’il y avait des sujets graves actuellement sur lesquels il ne fallait pas plaisanter… Je le regardais monter dans sa voiture, une vieille caisse pourrie… Il allait rejoindre sa petite famille dans une cité que l’on dit « sensible ». Demain il se lèverait de bonne heure pour partir au boulot. Un boulot de merde, comme il dit, un boulot à 1.100 euros par mois…